Si Michel Guerrero devait avoir un super pouvoir, ce serait celui de ralentir le temps. En effet, le propriétaire du PADI(r) Five Star IDC Exploramar Diving (S 19927 et S – 22968) – qui a certifié plus de 5 100 plongeurs au cours de ses 23 années d’existence – a très peu de temps à lui avec tous les projets auxquels il participe. Guerrero s’est consacré à la recherche sur les raies mantas océaniques et à l’écriture d’un PADI Manta Ray Distinctive Spety et a participé à deux documentaires en Equateur ainsi qu’aux Galapagos. Créateur de la Fundacion Megafauna Marina del Ecuador (FMME) et du Proyecto Mantas Ecuador (PME), Guerrero et son équipe ont fourni des informations scientifiques précieuses qui ont directement abouti à la reconnaissance des raies manta et mobula comme espèces protégées par l’annexe II de la CITES (Convention sur le commerce international des espèces menacées d’extinction) en 2013.
Elles ont été mal comprises en tant qu’espèce et c’est en partie parce qu’il n’y a pas beaucoup d’informations sur l’espèce. En raison d’un manque de connaissances sur le comportement des requins, certaines personnes ont peur d’eux (et de certaines raies), ce qui a conduit à une réduction spectaculaire de leur population.
À quoi se réfère exactement la liste CITES pour les raies manta ?
L’annexe II de la CITES est conçue pour garantir que le commerce international d’une espèce est strictement contrôlé afin de garantir son intégrité, sa légalité et sa traçabilité. L’annexe II, qui inclut les raies manta, est nécessaire pour garantir que le commerce international ne se poursuit pas sur des pêcheries non durables, ce qui pourrait entraîner la disparition de ces animaux menacés d’extinction.
Quelle est la réalisation dont vous êtes le plus satisfait ?
Le gouvernement équatorien, grâce à la recherche et aux données scientifiques, a entièrement sécurisé les raies mantas de notre océan. J’ai également observé un plus grand nombre de zones protégées dans mon pays. L’Équateur a soumis des propositions à la CMS (Convention sur les espèces migratrices) et à la CITES pour rendre leur protection internationale. Nous continuons à en apprendre chaque jour davantage sur ces créatures fascinantes.
Quel est votre prochain grand défi ?
Il est triple : faire inscrire les mantas à l’annexe I de la CITES pour assurer la protection totale des mantas et aider les communautés en les éduquant à la protection et à la conservation de ces géants charismatiques ; continuer à étudier leur comportement, leur écologie de reproduction, leurs habitats et leurs voies de migration pour s’assurer qu’elles nagent librement dans les eaux internationales.
Basé sur un article paru dans le premier trimestre 2021 The Undersea Journal(r)